Et si je n'étais pas une assez bonne maman ?


Aujourd'hui, ma fille a un mois et demi. Un mois et demi qu'elle a chamboulé nos vies? En fait, non, nos vies ont été chamboulées bien avant, dès que le désir de fonder une famille s'est fait sentir. 
Nous avons traversé un long parcours, difficile, mais un jour ce petit être s'est accroché, pour notre plus grand bonheur.

Avant même sa naissance, j'avais plein de principes, plein d'images dans ma tête de la mère parfaite que je voulais être. En pratique, ce n'est pas si évident. Et que de remises en questions, de questionnements et de doutes.

Devant les nombreux résultats négatifs, je me disais, résignée: 
" Et si je n'étais pas faite pour être mère?"

Pendant ma grossesse, une chute: " et si je lui avais fait du mal? 
et si ma fille naissait avec un handicap par ma faute? "

Sa naissance, le plus beau jour de ma vie. À la maternité, tout me vient naturellement, comme une évidence. Je suis sereine. Pas de trace du fameux baby-blues. 
On se reconnaît avec ma fille, on s'apprivoise, on s'en sort plutôt pas mal.



Mais de retour à la maison, elle a 15 jours, elle réclame sans cesse le sein, est-ce qu'elle a toujours faim? La sage-femme me dit que mon lait est peut-être de bonne qualité mais pas assez en quantité. Voilà, je m'en veux, je ne suis pas une bonne mère, ma fille a faim et je n'ai pas ce qu'il faut pour elle. Passage au lait infantile, encore quelques tétées le temps du sevrage mais sentiment d'échec. Alors que des mamans peuvent allaiter sans problème des mois et des mois. 
Pourquoi moi je n'y arrive pas?

Ma fille pleure beaucoup, le jour, la nuit, dort peu. Je n'arrive pas à la consoler. Je la berce, je lui fredonne des chansons, je la promène, je masse son petit ventre en cas de coliques. J'ai été stressée pendant ma grossesse ( reste du parcours PMA :( ), et si ma fille était stressée à cause de moi? A-t-elle ressenti mes fichues angoisses pendant la grossesse? 

J'ai pourtant l'impression que quelque chose bloque à chaque biberon. Le médecin me dit que non, qu'il faut que nous prenions nos marques, nous les jeunes parents novices. 

Je me sens incompétente, et pourtant mon cœur de maman me dit que quelque chose ne va pas. Chacun des biberons semble lui faire mal, ça coince, elle tousse. Le changement de lait ne change rien, rendez-vous est pris chez la pédiatre. Verdict: ma puce souffre de reflux, assez important pour que ça devienne une œsophagite. 

Je cherche des moyens de la soulager, le traitement ne fonctionne pas trop, nous attendons des examens complémentaires à l'hôpital. J'ai peur pour elle, et je m'en veux de ne pas savoir comment apaiser ses pleurs. Ce qui fonctionne un jour ne fonctionne pas le lendemain. Pourtant, une bonne maman doit savoir faire ça, non? 
Pourquoi, même dans mes bras, elle continue de pleurer, elle s'agite ? 
et si ma fille ne m'aimait pas? 

Non, je ne suis pas parfaite:
oui, ma fille a passé des nuits dans notre lit, contre moi, car elle pleurait trop, 
oui, j'ai essayé de la laisser pleurer un peu pour qu'elle se calme seule, avant de la reprendre dans mes bras, 
oui, je pleure parfois (souvent), baby-blues peut-être, fatigue, sentiment d'impuissance?

Mais oui, je ferais tout pour elle, pour qu'elle se sente bien, qu'elle ne manque de rien. Je pleurerai encore, quand elle aura mal, quand elle pleurera, mais aussi de joie, comme quand elle me sourit, quand elle dort apaisée, quand je danse au milieu du salon avec elle sur du Kendji (elle adore), quand elle grandira, quand elle dira ses premiers mots, fera ses premiers pas...

Non, je ne suis pas une mère parfaite,
 mais qu'est ce que je l'aime, ma fille !


♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥

J'ai cherché sur internet quelques ouvrages sur les débuts de jeunes mamans pour me rassurer. 
Voici un petit livre que j'ai commandé. Reçu et lu hier, presque d'une traite.

Mauvaises mères! Les joies de la maternité
Auteur: Emma Defaud, Nadia Daam et Johanna Sabroux
Date de parution: 13 février 2015 (poche)
Editeur : J'ai lu

" On a bien senti qu'il était déjà trop tard pour être des mères modèles. Alors on a décidé de placer tout notre talent ailleurs. Si on acceptait d'être des mauvaises mères, peut-être qu'on cesserait de culpabiliser de ne pas être parfaites." Des mois qu'on l'attendait... Et maintenant, le bébé est arrivé ! Mais qui donc a parlé de bonheur dans l'allaitement, d'épanouissement dans les couches-culottes, d'harmonie à trois...? Alors qu'on passe tout notre temps à faire des bouillies, qu'on ne rentre plus dans son jean favori, qu'on rêve de reprendre le travail, et que l'homme de la maison, d'un coup, se révèle très inefficace ! Après des mois de culpabilité, trois jeunes mamans ont choisi de revendiquer leur statut de mauvaises mères : oui, être une mauvaise mère fait un bien fou, à la mère, au couple, et, qui plus est, au bébé...
Extrait du passage "LE BABY BLUES NE PASSERA PAS PAR MOI"
" Quand le pédiatre appelé à la rescousse vous a regardé dans les yeux, en vous disant: "Ben oui, c'est comme ça, vous êtes maman maintenant, il faut vous y faire", vous avez pleuré pendant deux heures. Vous êtes en train de comprendre que vous en avez pris pour vingt ans. "En plus vous allaitez, alors c'est un boulot à temps complet", a-t-il cru bon de préciser, histoire de vous motiver, sans doute. Sur le fond, il avait peut-être pas tort, mais s'il avait été moins con, il aurait ajouté: "Vous êtes épuisée, ça va passer."
Il n'a rien dit. Vous vous êtes pris la tête. "C'est sûr, si je ne supporte pas d'entendre mon enfant pleurer, je suis une mauvaise mère. Et si on avait fait une erreur? Et si je n'y arrivais jamais? Mon bébé va le sentir, il est bon pour trente ans de psy. L'homme, toujours scotché sur son petit nuage, est reparti dans son train-train professionnel. Vous, vous pataugez beaucoup, beaucoup plus bas."

Extrait du passage "DE LA CULPABILITÉ PERMANENTE" 
" C'est simple, vous culpabilisez pour tout. Ce que vous faites, ce que vous ne faites pas. Ce que vous pourriez faire, ce que vous auriez dû faire, ce qu'il fallait faire. Vous culpabilisez quand vous ne vous occupez pas de votre bébé. Vous culpabilisez quand vous vous en occupez. Vous culpabilisez au travail. Vous culpabilisez à la maison. En vacances, en week-end, en soirée, dans votre lit... Vous culpabilisez quand vous confiez votre nouveau-né à votre mère parce que vous êtes fatiguée -"C'est sûr, elle ne va plus m'aimer." Vous culpabilisez quand vous la nourrissez en pleurant d'épuisement - "C'est sûr, elle va le sentir". C'est une petite voix qui parle. Celle qui est cachée dans un recoin , en haut à droite de votre cerveau, et qui dit que ce que vous faites n'est pas bien. Ou en tout cas, que ça pourrait être mieux. "

Un petit livre écrit par trois jeunes mamans, qui partagent une quantité d'anecdotes et de scènes du quotidien avec bébé,  de la grossesse, l’accouchement , les premiers instants avec bébé jusqu'au premières années de leurs enfants.

Ce livre n'est pas la solution à tout, la pastille "Guide de survie au premier bébé" n'est pas adaptée, mais lucides, très vrais et avec beaucoup d'humour, leurs textes font du bien au moral. Je me suis reconnue dans beaucoup de passages, un peu moins dans d'autres mais ce livre permet de se sentir moins seule, de déculpabiliser un peu, de sentir que d'autres sont passées par là et ont connu les mêmes situations. 
Un peu déçue car je ne m'attendais pas à ce qu'une partie des textes soit consacrée à la grossesse et à l'accouchement, donc je ne me sentais plus concernée. Je m'attendais plus à ce que l'ouvrage commence par l'arrivée de bébé.
Quelques stéréotypes aussi, mais une lecture légère et facile, pour décompresser un peu.

https://www.amazon.fr/Mauvaises-m%C3%A8res-Les-joies-maternit%C3%A9/dp/2290019631/ref=cm_cr_arp_d_product_top?ie=UTF8

Commentaires

  1. Bonsoir,
    je viens de lire ton témoignage très touchant..
    mon petit garçon a 5 mois mais les débuts de tétées ont été compliquées, il prenait pe ude poids. du coup, en plus de chaque tétée je lui donnais un complément de lait en poudre bio en biberon. il a réussi à prendre du poids et avec le temps, je n'ai plus donner de biberon. Mais comme toi, je me suis sentie désarmée, mauvaise maman. Mais, nous ne le sommes pas, nous faisons tout ce qu'il faut pour le bien être de nos bébés.
    Pour le reflux, peut etre que tu peux emmener ta petite fille chez un éthiopathe, il soigne les soucis digestifs, je te mets un lien ci-dessous où tout est bien expliqué
    http://stephaniejan.fr/ethiopathie/definitions/
    il est tout à fait normal de pleurer.. ça arrive à toutes les mamans.. moi, pour le calmer, ou le faire rire, je chante "Le lion est mort ce soir"
    bon courage pour tes débuts de maman, et passez de bons moments tous ensemble
    Marie

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    Réponses
    1. Merci Marie. Ton commentaire me touche. Je ne connaissais pas du tout le terme d Éthiopathie. Je vais regarder ça. Nous avons rdv avec l ostéopathe prochainement. Et merci d avoir pris le temps de me lire et de commenter. J ai hésité avant de publier cet article mais ça fait du bien de partager mes doutes et mes angoisses avec d autres mamans.

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